Ce que change pour vous la fin des frais d'itinérance en Europe.
Jusqu’à
présent, les opérateurs passaient des accords avec leurs homologues étrangers
pour vous permettre d’accéder à leur réseau téléphonique et appliquaient des
surcoûts. Parfois prohibitifs : en 2006, un Français pouvait débourser
jusqu'à 1 euro par minute pour appeler avec son portable hexagonal depuis
l'Allemagne, rappelle l'UFC-Que Choisir. Désormais, "quand vous utiliserez votre
appareil mobile alors que vous êtes en déplacement dans l'UE, vous paierez le
même prix que quand vous vous trouvez dans votre pays", assure l'Union
européenne sur son site.
Pour en
profiter, vous n’avez rien à faire, les opérateurs sont tenus d’éliminer les
surcoûts de manière automatique.
Que change
pour vous précisément la fin du roaming ? Voici
quatre simulations pour clarifier les choses :
Si
vous partez bronzer à Barcelone ou en Sicile...
Plus la peine de saigner votre
portefeuille pour téléphoner à vos proches restés en France. Si vous ne partez
que quelques jours par an dans l'un des 27 autres pays de l’Union européenne,
votre forfait français s’applique. Effectuer ou recevoir un appel et envoyer un
SMS ou un MMS depuis l’UE coûte le même prix que dans l'Hexagone. En
l’occurrence, si vous, ou vos enfants, profitez d’un forfait avec appels et SMS
illimités et que vous vous trouvez en vacances en Espagne, en Italie en Grèce
ou ailleurs en UE vous ne devez rien. Vous pouvez appeler et écrire en toute
confiance à n'importe quel correspondant en Europe, autant de fois que
nécessaire.
Si vous possédez une carte prépayée ou
un forfait limité, pas de panique. Votre communication sera simplement
décomptée de votre forfait, comme si vous étiez en France. Sauf si votre crédit
est épuisé : dans ce cas, il sera facturé, au maximum 3,2 centimes
d’euros la minute d'appel et un centime par SMS.
Si
vous (partez) travaillez de l'autre côté de la frontière...
Les mêmes conditions s’appliquent.
Aucune mauvaise surprise pour l'Alsacien qui franchit le Rhin pour aller
travailler en Allemagne, ou le Franc-Comtois qui va profiter de la Suisse, ou
plus simplement tout « homme d’affaire » se déplaçant pour des
raisons professionnelles, à condition, là encore, de s'en tenir aux appels et
aux SMS. Ça se complique si vous avez besoin d'utiliser la 4G vous pouvez
naviguer sur internet sans être surtaxé, mais jusqu'à un certain point. Il faut
donc surveiller votre consommation de données. Et une formule alambiquée
pourrait bien vous piéger.
- Si vous avez un forfait data illimitée. C’est le prix de votre abonnement qui déterminera la quantité de données que vous avez le droit d'utiliser dans l'UE sans frais supplémentaire. Vous devez diviser le prix de votre forfait (sans TVA) par le tarif de gros du gigaoctet (Go) en vigueur – 7,70 euros en 2017 – et multiplier le tout par 2. Si votre forfait mobile vous coûte 25 euros par mois hors taxes, vous pourrez par exemple utiliser 6,49 Go de données (2 x (25/7,7) = 6,49).
- Si vous avez un forfait data limitée. Deux cas de figure. Si vous payez plus de 3,85 euros hors taxe par gigaoctet, vous aurez droit à la même consommation qu'en France. Si vous payez moins, la formule précédente s'applique. Votre forfait à 16 euros hors taxe vous donne droit à 20 Go de données en France ? Vous pourrez utiliser un peu plus de 4 Go dans l'UE (2 x (16/7,7) = 4,15).
- Si vous avez une carte prépayée. C'est votre crédit restant qui sert de base de calcul : il suffit de le diviser par le tarif de gros du Go. Exemple : s'il ne vous reste que 12 euros de crédit hors TVA, vous pourrez bénéficier de 1,5 Go sans frais dans l'UE (12/7,7 = 1,5).
Si
vos enfants partent en Erasmus à Londres...
L'équation se
complique. La Commission avertit en effet les consommateurs que la suppression
des frais d'itinérance est réservée "aux personnes qui voyagent".
Si vous utilisez un opérateur français, vous devez être en mesure "de fournir une preuve de résidence" en
France ou "apporter la preuve de l'existence de 'liens stables'
impliquant une présence fréquente et significative" dans
l'Hexagone, "par exemple dans le cadre d'un emploi ou
de la participation à un cycle d'études universitaires".
Si, pendant au moins quatre mois, vous
utilisez moins souvent votre portable français en France que dans le reste de
l'UE, votre opérateur peut vous demander des explications. En l'absence de
réponse sous 14 jours, il pourra vous facturer des frais
supplémentaires pour vos communications passées depuis l'étranger :
maximum 3,2 centimes la minute d'appel, 1 centime par SMS, 7,70 euros par
gigaoctet de données en 2017. Pour votre semestre d'études, mieux vaut donc
prendre une ligne locale pour éviter une surfacturation.
Si
vous appelez votre beau-frère en vacances à Mykonos...
Appeler à l’étranger coûte toujours, que
ce soit en Europe ou en dehors du continent. Les opérateurs fixent
unilatéralement leurs tarifs, comme pour les SMS. Si votre beau-frère passe ses
vacances en Grèce, vous pourrez le joindre sur son numéro français sans coût
supplémentaire. Mais si vous écrivez à votre cousine expatriée en Suède,
méfiez-vous et renseignez-vous auprès de votre opérateur : c'est lui qui
fixe le tarif.
Attention,
tout n'est pas illimité
Attention, vous n'y gagnez pas sur toute la ligne. D'abord, les appels et
l'accès à internet ne sont pas illimités. Pour les gros utilisateurs,
l'opérateur pourra augmenter le tarif. Ensuite, si les communications sont bien
incluses de l'Europe vers la France elles ne le sont pas de la France vers
l'Europe. Les abonnés de Sosh ont même perdu gros puisque l'opérateur à bas
coûts d'Orange a supprimé l'application Libon qui permettait d'appeler
gratuitement dans tous les sens.
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